Faire construire
En construction neuve, mener une réflexion globale dès la conception du bâtiment permet d’améliorer son efficacité énergétique et son confort tout en réduisant ses charges de fonctionnement.
Ainsi avant même l’achat du terrain, il faut se poser les bonnes questions !
Vous vous lancez dans la construction d'une maison, voici quelques pistes de réflexion pour la concevoir au mieux.
Le choix du terrain
Avant de faire construire voici quelques éléments à prendre en compte afin de faire le bon choix de terrain :
- La situation géographique : celle-ci est très importante pour savoir si l’emplacement du terrain est adapté au projet de vie.
Est-ce que ce terrain est proche de mon lieu de travail, des écoles, d’un médecin, d’une gare, des commerces… De plus il est intéressant de connaître les nuisances dues à l’environnement du terrain comme les nuisances sonores (couloir aérien, chemin de fer, autoroute, futur projet de construction de discothèque…), mais également les nuisances dues à la pollution (usines ou entrepôts de stockage proches, autoroutes, champs cultivés avec pesticides, déchetterie…). Pour cela il est intéressant de se rendre sur le terrain plusieurs fois à différents moments (semaine et week-end, été et hiver) et par tous les temps météorologiques (beau temps, pluie et vent). Une enquête de voisinage permet de déceler les problématiques qui n’apparaissent pas directement.
- La typologie de terrain auquel nous avons à faire. Le type de construction, le coût des travaux vont varier en fonction de certains éléments.
Est-ce que le terrain se trouve dans une cuvette (qui peut être inondable), est-il en pente, y a t-il des cours d’eau aux alentours ?
- Le type de sol est important car en fonction de sa nature, les fondations de la construction ne seront pas les mêmes. On peut s’aider du nom des rues, qui parfois peuvent être utiles (rue des sables, rue des glaises, rue des mines…)
Dans le sous-sol peuvent se trouver des vestiges de l’antiquité ou de site industriels anciens qui vont retarder le chantier (souvent le cas dans les noms de communes : ……. les bains, …… les mines, …… le fort)
- L’orientation du terrain est à prendre en compte également, tout comme les reliefs aux alentours. Pouvoir placer les façades plein sud permettra de grandes économies d’énergie.
Les masques paysagés sont tout aussi importants : y a-t-il de la végétation, une butte ou une autre construction qui peut protéger mon logement des vents dominants et de la pluie? Par exemple des arbres aux feuilles caduques protégeront mon logement du soleil en été, tout en gardant l’ensoleillement en hiver.
- Les documents indispensables à récupérer à la Mairie de la commune :
- Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) qui définit les règles de construction spécifiques à la commune (Coefficient d’occupation des sols, couleurs d’enduit de façade et de toiture, matériaux à utiliser…).
- Le plan cadastral pour bien délimiter la surface du terrain.
- Le plan de prévention des risques pour connaître les facteurs de risques naturels localement.
- Un certificat d’urbanisme pour s’assurer que le terrain est bien constructible
- et enfin il faut vérifier que le terrain est viabilisé (raccord en eau, électricité, évacuations des eaux usée...)
Pour connaître les surfaces de terrain ou la nature des sols plusieurs sites existent :
- le site de l'ANIL
- le Géoportail national
- le site du BRGM
Le bioclimatisme
Afin de limiter les consommations énergétiques et optimiser le confort, la conception des logements doit respecter les principes fondamentaux du bioclimatisme, c'est à dire « tirer parti des conditions d’un site et de son environnement ». Afin de concevoir une architecture assurant le meilleur confort, au coût énergétique le plus réduit possible et dans le respect de l'environnement, une démarche bioclimatique se conduit en prenant en compte les quatre piliers d'une construction durable :
- l'insertion dans le territoire
- les matériaux et le chantier
- les économies d'énergie et la sobriété d'usage
- le confort et la santé
L'architecture bioclimatique repose sur une stratégie d'hiver et une stratégie d’été qui suit la course du soleil afin de profiter au maximum de l'environnement direct de l'habitat pour le confort des habitants :
- en hiver se protéger du froid
- en été garder la fraîcheur.
L'insertion sur le terrain
La localisation géographique impacte la conception bioclimatique, il faut donc étudier la région et l'altitude du terrain. Chaque terrain est un cas particulier qui implique un climat spécifique (rudesse hivernale, vents, pluviométrie, ensoleillement...) mais aussi des masques solaires éventuels comme les ombres portées (par des arbres, immeubles ou montagnes).
Après avoir décodé les caractéristiques propres au terrain, ces éléments vont être d'une grande utilité pour déterminer l'orientation du logement. L'objectif étant de favoriser les apports solaires gratuits l'hiver.
Dans la région toulousaine, il faudra prendre en compte les vents d'ouest dominants et un fort ensoleillement l'été et au début de l'automne qui va impacter la position des ouvertures en fonction de la course du soleil.
L'architecture de l'habitat
L'objectif ici est aussi de faire des choix pour le logement permettant de minimiser les futures dépenses :
- La compacité de l'habitat :
Pour limiter les déperditions thermiques, plus la forme de l'habitat se rapproche d'un cube, plus les surfaces déperditives sont réduites, et plus le coût de la construction sera réduit.
- La répartition des pièces de vie :
Elle peut réduire les besoins énergétiques et favoriser le confort de vie.
Cette organisation consiste à placer les pièces de vie au sud (salon, salle à manger), les espaces "tampons" au nord (garage, buanderie, salle de bains, WC), et les chambres plutôt à l'est où les surchauffes estivales sont moins importantes qu'à l'ouest. Ainsi les déperditions de chaleurs sont limitées et le logement est plus agréable à vivre.
- Les surfaces vitrées :
Elles doivent être pensées en fonction de l'orientation de l'habitat afin de favoriser les apports solaires dits "passifs" c'est à dire gratuits (surfaces importantes au sud) tout en limitant les déperditions (surfaces réduites au nord), mais aussi pour assurer un éclairage naturel optimal afin limiter l'usage de lumière artificielle.
La surface vitrée doit être comprise entre 16 et 18% de la surface habitable avec une certaine répartition selon l'orientation : 50% au sud, 20 à 30% à l'est, 20% à l'ouest, 0 à 10% au nord.
Les apports solaires, utiles en hiver pour profiter d'une chaleur gratuite, peuvent devenir très inconfortables en été. Il est donc nécessaire de s'en protéger à l'aide d'éléments intégrés au bâti (avancées de toit, brise-soleil ou casquettes, auvents, volets/stores, balcons) mais aussi en utilisant la végétation : arbres à feuilles caduques au sud et à l'ouest, pergolas, plantes grimpantes...
- L’inertie thermique :
Comment garder, même les jours très chauds, une ambiance fraîche et confortable en tirant parti de la fraîcheur de la nuit ? En utilisant la masse de la structure du bâtiment (murs, planchers) pour augmenter son inertie. Il faudra aussi ventiler très largement pendant la nuit en ouvrant les fenêtres pour évacuer les calories accumulées la journée et stocker la fraîcheur de la nuit. L’inertie aura également un rôle positif l’hiver en permettant de stocker la chaleur du soleil afin de réduire les consommations d’énergie. Voir notre page Améliorer le confort
- Limiter les apports internes :
Les apports internes liés à l’usage du bâtiment peuvent se traduire par une contribution de 3°C à 5°C de plus. Il est donc nécessaire de choisir des appareils électro-domestiques efficaces et bien dimensionnés, un éclairage économe en énergie et de les utiliser avec modération.
Les réglementations thermiques
La réglementation thermique RT2012
Depuis le 1er janvier 2013, toutes les constructions neuves doivent être conformes à la réglementation thermique RT2012.
La RT 2012 a pour objectif de limiter la consommation d’énergie primaire des bâtiments neufs à 50kWhep/m².an (valeur modulée en fonction de la surface du bâtiment, de sa localisation géographique, de son altitude...).
Elle est fondée sur 3 indicateurs qui expriment 3 exigences de résultats:
- L'efficacité énergétique du bâti, Bbio :
Le coefficient Bbio caractérise l’impact de la conception bioclimatique sur l’efficacité énergétique du bâti. Il doit être inférieur à une valeur maximale Bbiomax, fonction de la typologie du bâtiment, de sa localisation géographique et de son altitude ; Il passe donc par une bonne conception du logement.
- La consommation énergétique du bâtiment, Cep :
Le coefficient Cep caractérise la consommation d’énergie primaire du bâtiment. Il doit être inférieur à une valeur maximale Cepmax qui est elle aussi modulée et qui porte sur les consommations de chauffage, de refroidissement, d’éclairage, de production d’eau chaude sanitaire et d’auxiliaires (pompes et ventilateurs).
Cette exigence impose, en plus de l’optimisation du bâti exprimée par le Bbio, le recours à des équipements énergétiques performants, à haut rendement.
- Le confort d'été dans les bâtiments non climatisés, Tic :
La Tic, température intérieure conventionnelle, caractérise l’exigence relative au confort d’été, sans avoir à recourir à un système actif de refroidissement. Elle doit être inférieure à une valeur de référence Ticref.
Pour garantir la qualité de mise en œuvre et le confort d’habitation, la RT2012 comporte également des exigences de moyen :
- Obligation de recourir aux énergies renouvelables :
Cette exigence s’applique uniquement aux maisons individuelles ou accolées et a pour objectif d’encourager le développement des énergies renouvelables. Le maître d’ouvrage a le choix entre plusieurs énergies renouvelables :- Production d’Eau Chaude Sanitaire avec des panneaux solaires d’une surface au moins égale à 2m²,
- Raccordement, dans la mesure du possible, à un réseau de chaleur alimenté à plus de 50% par une énergie renouvelable,
- Production individuelle d’Eau Chaude Sanitaire Thermodynamique (Pompe à Chaleur),
- Production de chauffage et/ou d’Eau Chaude Sanitaire assurée par une chaudière à micro-cogénération,
- Contribution des énergies renouvelables supérieure ou égale à 5 kWhep/m².an. (solaire photovoltaïque, pompe à chaleur, éolienne individuelle, chauffage au bois)
- Soigner l'étanchéité à l'air :
Afin de limiter les déperditions, votre bâtiment devra être le plus hermétique possible. En fin de travaux, un test d’étanchéité est obligatoire et devra respecter les exigences de perméabilité à l’air suivantes :- Maison individuelle : 0,6 m3/(h.m2)
- Logement collectif : 1 m3/(h.m2)
- Les surfaces vitrées :
Pour que votre projet soit réglementaire, la somme des surfaces de fenêtres doit être supérieure ou égale à 1/6 de la surface habitable. Cette mesure a pour objet d’assurer un éclairage naturel satisfaisant de votre projet.
- Protection solaire :
Afin de limiter les surchauffes en été, les fenêtres des chambres doivent être obligatoirement équipées de protections solaires mobiles (volets ou stores). Les caractéristiques de ces protections dépendent de la zone géographique, de l’altitude et de l’exposition au bruit.
- Mesure et affichage des consommations d’énergie :
Toute nouvelle construction soumise à la RT 2012 doit être équipée d’un système permettant de mesurer ou estimer la consommation d’énergie de chaque logement par type d’énergie, avec une périodicité mensuelle et sur les 5 postes de consommation pris en compte par la RT 2012 (chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, prises électriques et autres).
- Traitement des ponts thermiques :
La RT 2012 impose que le ratio de transmission thermique moyen des ponts thermiques ne dépasse pas 0,28 W/m².K, à l’exception du pont thermique entre les planchers intermédiaires et les murs (L9), qui ne doit pas dépasser 0,6 W/m².K - Performance minimale des isolants :
Les parois donnant sur des locaux à occupation discontinue doivent être bien isolées. Le coefficient U de ces parois devra être inférieur à 0,36 W/(m².K)
- Ouvertures des baies :
Dans chaque pièce de catégorie CE1, les baies doivent s’ouvrir sur au moins 30% de leur surface totale. Cela donne la possibilité d’aérer les différentes pièces en cas de surchauffe.
- Systèmes de régulation :
Les installations de chauffage et refroidissement doivent être équipées d’un système de régulation avec possibilité d’arrêt dans chaque pièce. Cependant, il existe quelques exceptions liées au type d’émetteur (poêle à bois par exemple).
- Dispositifs d'arrêt sur les pompes :
Les pompes des installations de chauffage et refroidissement doivent disposer d’une fonction «arrêt».
La RT2012 en pratique
2 attestations sont à produire afin de valider le respect de cette réglementation :
- Attestation de prise en compte de la RT à établir au dépôt de la demande de permis de construire :
Le maître d’ouvrage atteste de la prise en compte de la réglementation thermique 2012 .
Ainsi, le document à établir au dépôt de la demande de permis de construire permettra de s’assurer :
-
de la prise en compte de la conception bioclimatique du bâtiment au plus tôt du projet grâce au coefficient Bbio, gage d’atteinte d’un niveau de performance énergétique élevé,
-
que la réflexion sur les systèmes énergétiques a été engagée et en particulier le recours aux énergies renouvelables, en indiquant des éléments de conclusion de l’étude de faisabilité des approvisionnements en énergie.
-
- Attestation de prise en compte de la réglementation thermique à établir à l’achèvement des travaux :
Le maître d’ouvrage atteste de la prise en compte de la réglementation thermique 2012 par le maître d’œuvre, si celui-ci a reçu une mission de conception de l’opération et de l’exécution des travaux, ou sinon par le maître d’ouvrage lui-même.
Le document doit être établi par l’un des quatre professionnels suivants : architecte, diagnostiqueur pour la maison, bureau de contrôle, organisme de certification si le bâtiment fait l’objet d’une certification.
Il permettra de s’assurer de la prise en compte de la réglementation thermique en vérifiant :- les trois exigences de résultats de la RT 2012 (besoin bioclimatique, consommation d’énergie primaire, confort d’été),
-
la cohérence entre l’étude thermique qui a été conduite et le bâtiment construit en vérifiant certains points clés (production d’énergie, étanchéité à l’air du bâtiment, énergie renouvelable, isolation) par un contrôle visuel sur site ou de documents.
Pour aller plus loin :
- Ressources Exigences reglementaires et contractuelles.pdf
Une nouvelle réglementation, la RE2020
La réglementation environnementale des bâtiments neufs, appelée RE2020, va remplacer l'actuelle réglementation thermique, la RT2012.
Elle s'appliquera aux maisons individuelles et logements collectifs pour lesquels le permis de construire est déposé à partir du 1er janvier 2022 et aux bâtiments de bureau et d'enseignement pour lesquels le permis de construire est déposé à partir du 1er juillet 2022.
Cette nouvelle réglementation s'appuie sur le bilan d'une expérimentation E+C- (Energie positive et Réduction carbone) qui a été menée sur un millier de bâtiments. La RE 2020 impose des objectifs de performance énergétique plus ambitieux et intègre l'impact carbone des bâtiments. Le référentiel définit quatre niveaux de performance énergétique à atteindre (de 1 à 4) pour aller vers des bâtiments neufs à énergie positive (Bepos), c'est-à-dire produisant plus d'énergie qu'ils n'en consomment. Il fixe également deux niveaux de performance pour les émissions carbone (carbone 1 et 2), calculés sur le cycle de vie du bâtiment, soit 50 ans.
Ainsi les trois objectifs principaux poursuivis à travers la RE2020 sont :
- donner la priorité à la sobriété énergétique et à la décarbonation de l’énergie ;
- diminuer l’impact carbone de la construction des bâtiments ;
- en garantir le confort en cas de forte chaleur.
Afin de fixer une trajectoire de réduction de l'impact environnemental de la construction de bâtiments, les exigences seront progressivement renforcées tous les trois ans jusqu’en 2031.
L'évaluation de la performance environnementale du bâtiment est basée sur un nouvel outil : l'analyse du cycle de vie (ACV) qui prend en compte la construction du bâtiment, son exploitation et sa fin de vie.
Les ACV consistent à évaluer les impacts environnementaux d’actions de nature très diverses réalisées durant une période donnée.
Comme le montre le schéma ci-dessous, dans le domaine du bâtiment les ACV concernent essentiellement :
- les matériaux de construction du bâti (par opposition au mobilier)
- les équipements techniques (chaudière, réseau électrique, etc.)
- les moyens déployés pour le construire / réhabiliter en phase de chantier
- son usage (chauffage, rafraîchissement, éclairage, entretien, réhabilitation, etc.)
- sa fin de vie (déconstruction, démolition, etc).
Contrats et assurances
Les contrats
- Le contrat de construction de maison individuelle : il a été conçu pour protéger les consommateurs. Il offre un degré de sécurité juridique plus élevé que d’autres contrats de construction et doit être signé avant le début des travaux.
Ce contrat est obligatoire lorsque le terrain n’appartient pas au constructeur et que celui-ci est en charge de la réalisation d’un ou deux logements, destinés au même acquéreur.
- Le contrat d'entreprise : Lorsque l’on confie son projet à un maître d’œuvre ou lorsque l’on gère soi-même sa construction, il est nécessaire de signer des contrats directement avec les entreprises.
Il est alors nécessaire de signer un contrat d’entreprise avec chacun des intervenants du chantier.
- Le contrat de maîtrise d'oeuvre: Le maître d’œuvre (ou maîtrise d’œuvre, notée MOE) est l’entité chargée par le maître de l’ouvrage (client) de concevoir le bâtiment à construire ou à rénover selon le programme fourni par le maître de l’ouvrage, de diriger l’exécution des marchés de travaux, de proposer le règlement retenu par le maître d’ouvrage pour réaliser l’ouvrage, dans les conditions de délais, de qualité et de coût fixés par ce dernier conformément à un contrat. La maîtrise d’œuvre est donc responsable des choix techniques inhérents à la réalisation de l’ouvrage conformément aux exigences de la maîtrise d’ouvrage. Le maître d’œuvre a ainsi la responsabilité dans le cadre de sa mission de désigner une personne physique chargée du bon déroulement du projet (on parle généralement de maîtrise du projet), il s’agit du chef de projet.
Pour aller plus loin : voir le site de l'ANIL
Les assurances
Les assurances obligatoires sont au nombre de deux : l’assurance dommages-ouvrage et l’assurance de responsabilité décennale.
- L'assurance dommages- ouvrage :
Elle doit être souscrite par le futur propriétaire ou vendeur de l’ouvrage. Elle garantit le paiement de la totalité des travaux de réparation des dommages liés à des défauts de construction ou d’installation. Elle est obligatoire avant même le début des travaux pour toute construction d’un logement neuf.
- L'assurance décennale :
Elle est toujours souscrite par les constructeurs, les architectes, les promoteurs et plus largement par tous les maîtres d’œuvre qui sont liés directement au maître d’ouvrage par un contrat. Elle couvre les dommages matériels résultant de vices cachés lors de la réception des travaux mais finalement révélés dans les 10 ans qui suivent.
Cette assurance ne s’applique pas, en revanche, aux dommages issus de cause étrangère (incendie, vandalisme) qui sont, eux, normalement couverts par l’assurance habitation, ni aux dommages issus de l’usure normale ou du défaut d’entretien. Seule l’entreprise principale est tenue à l’obligation d’assurance ; les sous-traitants n’ayant pas de relation directe avec le maître d’ouvrage en sont exemptés.
Pour aller plus loin : voir le site de l'ANIL
Le choix des systèmes
Les systèmes de construction
Il existe de nombreux systèmes constructifs : béton banché, parpaing ciment, briques alvéolaires, briques mono-murs, briques foraines, béton cellulaire, pierres, ossature bois, poteau-poutre bois, ossature métallique, bauge, pisé, BTC, paille porteuse, fuste...
De tous les matériaux de construction existant, la brique et le parpaing restent les plus utilisés avec respectivement 46% et 43% de part de marché pour les maisons, loin devant les autres modes constructifs tel que le béton cellulaire (4%), la structure métallique (4%) ou encore la structure bois (2%).
Le choix des matériaux de vos murs porteurs est à faire en fonction de l’aspect architectural souhaité, de votre budget, mais aussi du mode d’isolation choisi et du confort attendu (thermique et acoustique). Les impacts environnementaux (Énergie grise, émission de CO2, épuisement des ressources) sont également à prendre en compte.
Chaque matériau a ses spécificités : facilité de construction, filière sèche ou humide, utilisation d’engins de levage, résistance au feu…
- Béton banché :
Le béton banché est en règle générale un béton armé que l'on va venir couler entre deux supports verticaux, des coffres en bois ou en métal appelés "banches", disposés à l'endroit où l'on souhaite construire. Cette technique est principalement utilisée pour la construction de murs pour les sous-sols et notamment si le terrain est en pente. Le béton banché est constitué d'un mélange de ciment, de sable et d'adjuvant. Grâce à sa mise en œuvre entre les banches de coffrage, il offre la possibilité d'épouser différentes formes, ce qui permet une grande liberté de construction.
- Parpaing ciment :
Bloc béton, parpaing ou encore moellon, quel que soit le nom qu’on lui donne, le béton est un matériau de construction incontournable. Son prix abordable et sa simplicité de mise en œuvre en font le matériau le plus utilisé pour la construction de maisons individuelles en France. Très robuste, le béton présente en outre une excellente résistance au feu comme au gel. La construction en béton nécessite néanmoins la mise en place d’un système de ventilation efficace. En effet, ce matériau est incapable de réguler l’hygrométrie. Ses performances thermiques faibles nécessitent également la pose d’un isolant efficace.
- Brique monomur :
La brique est un matériau naturel fait à base d’argile et utilisé dans la construction depuis l’Antiquité. Naturellement respirant, elle offre une bonne régulation de l’hygrométrie intérieure empêchant le développement de moisissures. C’est également un matériau sain, exempt de produits chimiques et ne dégageant aucun composé organique volatil (COV).
Plus performante en terme d’isolation grâce à sa structure alvéolée, la brique Monomur® (ou brique alvéolaire) connaît un succès grandissant. Son atout principal est qu’elle ne nécessite aucune isolation rapportée dans les régions à climat tempéré. En effet, son inertie thermique permet aux murs d’emmagasiner la chaleur l’hiver et de conserver la fraîcheur l’été.
- Béton cellulaire :
Composé de ciment, de chaux, de sable, d’eau et de poudre d’aluminium, le béton cellulaire renferme des milliers de bulles d’air qui assurent une excellente isolation. Ses performances permettent la plupart du temps de se passer d’isolation supplémentaire. Le béton cellulaire présente l’inconvénient d’une mise en œuvre délicate. Sa légèreté le rend aisément manipulable, mais sa pose nécessite un savoir-faire particulier.
- Pierre :
Calcaire, granit, grès, marbre, la pierre est un matériau de construction utilisé de façon ancestrale. Son principal atout est son extrême solidité. En effet, la pierre est un matériau à l’épreuve du temps comme des intempéries ou du feu. C’est également un matériau noble, qui offre un cachet indéniable à une habitation. Le succès des pierres de parement, permettant de recréer cet effet brut, suffit d’ailleurs à s’en convaincre.
En plus d’être noble, la pierre est aussi un matériau sain et naturel, ne dégageant aucun composé organique volatile (COV) et pouvant être réutilisé à l’infini. Côté performances, la pierre présente cependant un bilan mitigé. Si son inertie protège des écarts excessifs de température. Une fois refroidis, les murs ont du mal à se réchauffer et inversement. Une isolation performante est ainsi indispensable. L’installation d’une VMC pour assurer une bonne ventilation est également conseillée.
- Ossature bois :
Ces dernières années, la construction bois connaît un fort engouement. En effet, léger et facile à travailler, le bois s’adapte facilement à tout type de terrains et offre de multiples possibilités architecturales. La MOB est composée d’une ossature en bois sur laquelle viennent se fixer des panneaux de bois garnis d’isolant. Les éléments sont préfabriqués en usine avant d’être transportés sur le chantier de construction. La mise en œuvre est ainsi considérablement réduite par rapport à une maison maçonnée.
- Poteau-poutre bois :
Les autres techniques, bois massif empilé ou poteau-poutre offrent également des chantiers rapides et propres.
Quel que soit le procédé employé, le bois reste un matériau naturellement solide et chaleureux, affichant des performances environnementales élevées. Écologique et renouvelable, le bois ne consomme que peu d’énergie pour sa transformation. En prime, il possède la capacité d’emmagasiner le CO2 lors de sa croissance et de le conserver emprisonné une fois coupé. Enfin, ce matériau sain ne dégage aucun composé organique volatil (COV). Il est cependant impératif d’opter pour du bois issu de forêts durablement gérées (label FSC ou à la marque PEFC), les essences exotiques importées étant à bannir.
L’inconvénient notable d’une maison bois est son manque d’inertie, qui apporteront quelques surchauffes en été.
- Ossature métallique :
Avec ses multiples possibilités d’aménagement, la construction de maisons individuelles en ossature métallique gagne du terrain en France. Du pavillon traditionnel à la maison d’architecte design, l’ossature métallique s’adapte aisément à tous les styles. Sa légèreté permet en outre une construction sur tout type de terrain. L’inconvénient principal de la construction d’une maison à ossature métallique réside dans la grande conductivité de l’acier. Une bonne isolation est indispensable pour garantir le respect des normes en vigueur et à venir. Si l’isolation par l’intérieur est possible, l’isolation extérieure est souvent recommandée. Elle permet en effet de mieux envelopper la maison, évitant ainsi les ponts thermiques. De plus l’acier est très sensible aux fortes températures, les maisons à ossature métallique ne sont pas résistante au feu. Le matériau se dilate fortement, et les point de fixation cède sous la chaleur.
- Bauge :
Cette technique consiste à monter des murs massifs en terre par l’empilement de mottes composées d’un mélange plastique de terre et de fibres végétales. Ce savoir-faire se différencie du pisé dans la mesure où il n’utilise aucun coffrage et les outils se limitent à la fourche et à la bêche. Une fois ce mélange réalisé, on dresse (à la fourche en général) des couches successives sur le mur qui sont tassées au fur et à mesure à coup de trique (sorte de manche en bois). Ces couches dépassent largement de la largeur finie du mur. On réalise ainsi une levée d'environ 60 cm de hauteur. On laisse ensuite deux semaines s'écouler afin que la levée se tasse puis on rectifie ensuite le mur grâce à un outil tranchant, le paroir (sorte de bêche plate), en se tenant debout sur le haut de la levée et en tranchant l'excédent de terre. Les encadrements de fenêtres et les poutres sont placés au fur et à mesure de la construction.
- Pisé :
La terre à pisé composée d'argile, de sable et de graviers est compactée à l'aide d'une dame, ou pisoir (fouloir manuel ou pneumatique), à l'intérieur d'un coffrage. Composé principalement de terre, le pisé est hygroscopique (qui à tendance à retenir l’humidité de l’air), à changement de phase naturel, avec une forte inertie. L’eau contenue dans le pisé est à la fois son amie et son ennemie : en petite quantité, elle sert de colle et lorsqu’elle change de phase elle régule la température intérieure, en trop grande quantité, elle peut détériorer le matériau. Ces murs sont très épais, entre 60 et 80 cm de large.
- BTC Brique de Terre Comprimée :
Comme pour le Pisé, la brique de terre comprimée est composée de sable, d’argile et d’un peu d’eau. Ce mélange est comprimé à l’aide d’une presse de plusieurs tonnes. La densité de la brique atteint alors autour de 2300 Kg/m3. Ces murs porteurs en BTC devront être protégé à l’intérieur par des enduits à la terre, à la chaux ou au plâtre, et à l’extérieur par des enduits à la chaux. Comme pour le pisé la BTC apporte de l’inertie au bâtiment et est un régulateur hygrothermique à changement de phase. En revanche l’épaisseur des murs sera moins conséquente qu’avec le pisé, entre 10 cm et 15 cm selon la presse utilisée.
- Paille porteuse :
La construction par murs porteurs en paille est répertoriée sous le nom de « technique du Nebraska ». Les murs sont constitués de bottes de paille empilées en quinconce, comprimées entre les lisses de la fondation et les pannes sablières. Ils sont protégés par un enduit à la chaux. Cette technique constructive est appréciée dans les régions peu boisées, comme en Angleterre, car elle ne nécessite que peu de bois. Dans ce bâtiment en paille porteuse, les bottes de paille ont une double fonctionnalité : elles servent à la fois à porter le toit et le solivage du premier niveau mais aussi d’isolant. On appelle cela des murs à isolation répartie.
- Fuste :
Une maison en rondins de bois, aussi appelée fuste est constituée de troncs d’arbres d’environ 30 à 40 cm de diamètre. Les assemblages se font par emboîtement sans qu’aucun lien mécanique (vis) ou chimique (colle) ne soit nécessaire, grâce à un travail d’ajustement de l’artisan.
Un mur de fuste est uniquement composé de bois massif empilé. Ce principe constructif fait qu’il n’est pas possible d’ajouter un complément d’isolation sur ce poste.
La maison en rondins est donc une habitation confortable en été (masse inertielle du bois) comme en hiver (régulation de l’humidité). Elle respecte en outre des attentes sociales et environnementales fortes.
Les systèmes d'isolation
Isolation par l’extérieur ITE
L’isolation thermique par l’extérieur (ITE) consiste à poser la couche isolante coté extérieur de vos murs. La masse thermique des murs est donc coté intérieur de l’enveloppe isolée. Ce dispositif est intéressant tout l’année :
- En hiver, lorsque la maison est chauffée en continu, une quantité importante de chaleur est stockée dans les murs. Ainsi, lorsque vous coupez votre chauffage, la température intérieure baisse très lentement.
- En été, lorsque la température extérieure est élevée et que votre maison est soumise à un fort rayonnement solaire, la température intérieure de votre maison augmente très lentement grâce au déphasage liée à la forte inertie de votre bâtiment. La chaleur entrant dans votre maison va être absorbée et stockée dans vos murs, limitant l’augmentation de la température intérieure. Vos murs se déchargeront de ce surplus de chaleur pendant la nuit, via la sur-ventilation nocturne par exemple.
Avantages :
- Meilleure inertie thermique (confort optimisé en été et en hiver)
- Stockage des apports de chaleur des personnes, de l’électroménager, etc. dans les murs
- Lissage des variations de température
- Élimine la plupart des ponts thermiques
- Ne réduit pas la surface habitable
- Augmente la qualité de l’air (pas de gaz nocifs provenant de l’isolant, des colles, etc.)
- Réduit les risques de condensation des murs, qui sont à la même température que l’air ambiant
Inconvénients :
- Modifie l’aspect architectural extérieur
- Difficile à mettre en place sur les bâtiments existants
- Coût de construction supérieur à résistance thermique égale (nécessite généralement un doublage intérieur pour le passage des gaines)
- Technique de pose plus élaborée
- Dégradation possible de l’isolant en cas de mauvaise étanchéité
- Réduit les tableaux de fenêtres, donc diminue la luminosité
- Temps de montée en température important
Isolation par l’intérieur ITI
L’isolation thermique par l’intérieur (ITI) consiste à poser la couche isolante coté intérieur de vos murs. Cependant, pour les résidences principales, ce mode d’isolation est conseillé uniquement s’il n’est pas possible de recourir à l’isolation par l’extérieur.
Avantages :
- La masse thermique des murs est faible (mur à l’extérieur de la zone isolée = temps de chauffe rapide)
- Facile à mettre en place
- Mode d’isolation le moins onéreux
Inconvénients :
- La masse thermique est faible (faible inertie)
- Réduit l’espace intérieur
- Oblige à refaire la décoration
- Présence de nombreux ponts thermiques difficiles à traiter
Isolation répartie
L’isolation répartie est une solution consistant à intégrer un isolant directement dans la structure. Aujourd’hui, le matériau le plus utilisé est la brique multi-alvéolaire (ou MONOMUR). D’une épaisseur située entre 24 et 49 cm d’épaisseur, les briques sont assemblées à l’aide de colle et non de ciment. Ce mode d’isolation est actuellement en vogue pour les constructions neuves même s’il reste encore peu mis en oeuvre.
Avantages :
- Le bloc commun « mur isolant » est facile à mettre en place
- Solution performante et durable
- Économies de coûts de main d’œuvre et de matériaux
Inconvénients :
- Encore minoritaire sur le marché
- Peu d'artisans qualifiés
Les systèmes de chauffage
Il est à choisir en fonction du système constructif du bâtiment, des volumes à chauffer, de son utilisation, du confort souhaité, de son impact environnemental. Les tarifs des appareils rentrent aussi en compte sur le choix, ainsi que le tarif de l’énergie.
Les différentes énergies pour le système de chauffage sont : le solaire thermique, le bois, les pompes à chaleur (PAC) géothermiques, les PAC aérothermiques, le gaz naturel, l’électricité, le gaz propane, le fioul, le pétrole.
Pour vous aider dans vos choix consultez nos pages :
- Améliorer le confort de mon logement §2.Les systèmes de chauffage
- Intégrer les énergies renouvelables
- Alléger mes factures