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Améliorer la qualité de l'air intérieur (QAI)
Depuis 45 ans, l'isolation des logements a été renforcée et, en conséquence, les bâtiments sont devenus plus étanches à l'air. En même temps, on observe une recrudescence des maladies allergiques et de leur gravité. Or, nous passons jusqu’à 90 % de notre temps dans des espaces clos et respirons un air qui peut être pollué par les appareils de chauffage et de cuisson, le tabagisme, les produits d’entretien, les peintures, l’ameublement…
Un conseiller SOLEVAL peut vous aider à améliorer la qualité de l'air de votre intérieur.
Enjeu de santé publique
Il est estimé que, d'ici 2050, la moitié de la population des pays industrialisés sera allergique. En France, on compte d'ores et déjà 3,5 millions d'asthmatiques et 13 % des enfants de 11 à 14 ans ont déjà fait une crise d'asthme. Le coût socio-économique des polluants de l'air intérieur serait proche de 19 milliards d’euros par an en France.
La qualité de l'air intérieur est donc devenue un enjeu de santé publique majeur.
Une campagne nationale de mesure de polluants a été menée par l’Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur OQAI, entre octobre 2003 et décembre 2005, dans 567 résidences principales en situation d’occupation. Les résultats ont montré que l'air intérieur était en moyenne 2 à 5 fois plus pollué que l'air extérieur. Certains polluants ne sont présents qu’à l’intérieur des logements et leur concentration peut être jusqu’à 15 fois plus importante à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Or, une mauvaise qualité de l'air intérieur présente des risques à court et à long termes et provoque des affections plus ou moins graves : irritations, maux de tête, asthme, allergies, rôle dans l'apparition de certaines maladies.
L'impact d'un polluant sur la santé est variable et dépend de plusieurs facteurs :
- de sa nature ;
- de sa concentration dans l'air
- de la durée d'exposition
- de l'état de santé de l'occupant
- de la nature des autres polluants présents
Tout le monde n’est pas égal devant ces risques. Les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, certains malades (cardiaques, asthmatiques, bronchitiques, insuffisants respiratoires) sont particulièrement sensibles aux pollutions de l’air.
Une exposition répétée et durable, même pour des doses de polluants parfois très faibles, peut aggraver ou être à l’origine de pathologies chroniques ou de maladies graves.
En cas de problème ou de doute, un conseiller médical en environnement intérieur (CMEI) peut, sur prescription médicale, réaliser des enquêtes à domicile sur la qualité de l’air. Il propose aussi des mesures pour éliminer les polluants domestiques et bénéficier d’un air de meilleure qualité.
Qu'est-ce qui pollue ?
Plus de 900 polluants ont été recensés à l'intérieur des logements. Il en existe plusieurs types qui trouvent leur origine dans des sources multiples.
Les polluants de l’air intérieur sont classés selon leur nature :
- chimiques : composés organiques volatils ou COV (benzène, toluène, formaldéhyde, éthers de glycol...) et composés organiques semi-volatils ou COSV (phtalates, HAP, bisphénols...). Ce sont les plus nombreux.
- biologiques : virus, bactéries, moisissures, allergènes d’animaux domestiques et/ou d’acariens ;
- physiques : particules, fibres d’amiante, fibres minérales artificielles, radon, champs électromagnétiques.
Ils sont issus à la fois du bâtiment et de l'environnement extérieur.
On décrit généralement la pollution intérieure selon les trois catégories de sources :
• La pollution extérieure : l’air ou le sol (dans le cas du radon ou d’un sol pollué par une activité industrielle passée ou actuelle).
• Les constituants du bâtiment : matériaux de construction, revêtements de sol, murs et plafond, équipements (systèmes de chauffage et de production d’eau chaude), meubles et textiles d’ameublement, appareils de bureautique.
• Les occupants eux-mêmes et leurs activités : tabagisme, nettoyage, bricolage, hygiène, utilisation d’insecticides, etc.
En savoir plus : https://www.oqai.fr/fr/pollutions
Comment améliorer la qualité de l'air intérieur ?
Renouveler l'air
La première chose à faire pour évacuer les polluants est de renouveler l'air intérieur. Il est indispensable d'ouvrir les fenêtres 5 à 10 minutes en grand matin et soir, surtout en l'absence de système de ventilation mécanique. L'ouverture des fenêtres est également importante lors d'activités particulièrement polluantes : ménage, bricolage, cuisine, tabagisme...
Bien ventiler son logement permet de faire des économies d'énergie : un air sain est plus facile à chauffer et une VMC permet de maîtriser les débits de renouvellement d'air.
Source : ADEME
Ce n'est qu'en 1969 que la réglementation a imposé une aération générale et permanente pour les nouvelles constructions. En 1982, des valeurs de débit d’air ont été instaurées. C'est donc à partir de cette date que des VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) ont été installées dans les logements.
Avant 1982, le renouvellement d'air peut être assuré :
- par une aération "naturelle" : souvent des trous en haut et en bas dans les pièces humides. Ces ouvertures donnent sur un conduit ou bien directement sur l'extérieur. Ce système d'aération dépend des conditions météorologiques. Pour que le renouvellement d'air soit assuré, il faut qu'il fasse plus froid à l'extérieur qu'à l'intérieur, avec au moins 10 degrés d'écart. L'hiver, le débit est parfois tellement important que cela génère de l'inconfort et des pertes de chaleur importantes. Mais en dehors des périodes de froid, le renouvellement d'air n'est plus assuré.
- par les défauts d'étanchéité de l'enveloppe du bâtiment. C'est très souvent le cas pour les logement construits avant-guerre.
Dans tous les cas, l'installation d'un système de VMC sera un réel bénéfice pour assurer un renouvellement d'air permanent et pour en limiter les déperditions.
La VMC simple flux
Le principe de la VMC simple flux est le suivant : l'air neuf pénètre dans le logement par des entrées d'air dans les pièces de vie (salon et chambres), balaye le logement par un espace de 1 ou 2 cm sous les portes intérieures et est rejeté à l'extérieur par des bouches d'extraction dans les pièces humides (cuisine, salle de bain, WC). Ainsi, grâce à ce système, l'air humide est extrait sans passer par les pièces de vie. Un réseau de gaines est en place et un caisson est en général disposé dans les combles.
La VMC double flux
Dans le cas de la VMC double flux, il n'y a pas d'entrées d'air au niveau des fenêtres. L'air neuf entre par un conduit et est ensuite distribué dans les pièces de vie par des bouches d'insufflation. L'air vicié est extrait par des bouches d'extractions dans les pièces humides. Il croise l'air entrant au niveau d'un échangeur pour préchauffer l'air neuf qui provient de l'extérieur. Ainsi, l'air insufflé est préchauffé et le confort est amélioré. Des filtres au niveau du caisson permettent d'éliminer les particules et pollens présents dans l'air extérieur, ce qui améliore la qualité de l'air du logement.
Il n'est pas souvent judicieux d'installer une ventilation double flux, à moins de reprendre entièrement l'étanchéité à l'air du logement. En effet, si le bâtiment n'est pas étanche l'air, l'air neuf va s'infiltrer par les défauts d'étanchéité et ne pas passer par le caisson et l'échangeur de chaleur. Le rendement du système sera alors très diminué et, l'air n'étant plus filtré, la qualité de l'air ne sera pas améliorée. Or, une VMC double flux consomme deux fois plus d'électricité qu'une VMC simple flux. De plus, les filtres doivent être impérativement changés tous les 3 à 4 mois sinon cela perturbe les débits. Enfin, c'est un équipement plus encombrant avec un plus grand nombre de gaines.
La VMR
Lorsque la configuration du logement ne permet l'installation d'une VMC simple flux ou double flux, la pose d'une VMR (Ventilation Mécanique Répartie) peut être envisagée. Dans ce cas, un extracteur doit être posé dans chaque pièce humide.
Consultez notre page "J'ai un projet de travaux".
- Une VMC s'entretient : tous les ans, il est impératif de nettoyer les grilles d'entrées d'air et les bouches d'extraction pour éviter que le débit ne soit perturbé par l'empoussièrement.
- L'efficacité de l'extraction peut être vérifiée facilement en disposant une simple feuille de papier hygiénique à proximité de la bouche. La feuille de papier doit rester plaquée contre la grille. Dans le cas contraire, il faudra faire vérifier l'installation par un professionnel.
- Même si une VMC est en place, il est important d'ouvrir les fenêtres pour renouveler l'air 5 min matin et soir car les débits réglementaires sont insuffisants pour évacuer tous les polluants.
Limiter les sources de pollution
Même si le renouvellement d'air est indispensable pour évacuer les polluants, le meilleur moyen d'améliorer la qualité de l'air intérieur est d'en limiter les sources.
Or les sources sont multiples. Il faudra donc agir sur plusieurs aspects à la fois.
Pour favoriser une ambiance saine, il sera important d'agir sur les conditions de température et d'hygrométrie et d'éviter d'introduire des substances nocives.
Quelques astuces pour une ambiance saine
- Maintenir une température modérée (19-21°C) et une humidité acceptable (30-60%) dans les pièces de vie.
- En cas de température insuffisante dans les locaux, agir sur le système de chauffage principal et ne pas recourir à des chauffages d'appoint à combustible (poêle à pétrole...)
- Éviter de fumer à l'intérieur.
- Limiter le recours à des épurateurs d’air, des bombes aérosols, des désodorisants.
- Ne pas utiliser de bougies d’ambiance ni faire brûler de l’encens.
- Éviter l’utilisation d'huiles essentielles qui sont très allergisantes et trop puissantes pour des enfants.
- Limiter le nombre de plantes et d’animaux qui peuvent être problématiques pour les asthmatiques et les allergies.
- Minimiser l’application de pesticides (étude des alternatives possibles, utilisation localisée, pictogrammes de danger sur les produits à prendre en compte...).
- En période de travaux, augmenter les fréquences de ménage et privilégier un nettoyage humide, notamment lors d’opérations générant de l’empoussièrement. Procéder à d’importantes phases d’aération pendant et après les travaux.
Choisir son mobilier et sa décoration
Le mobilier ou les produits de décoration ont un impact certain sur la qualité de l’air intérieur en raison des molécules indésirables pour la santé qu'ils peuvent émettre tout au long de leur vie. Par exemple, les bois agglomérés et les mélaminés contiennent du formaldéhyde, irritant pour les voies respiratoires et reconnu cancérigène, ainsi que d’autres composés organiques volatils (COV) qui peuvent être irritants pour les voies respiratoires ou allergisants.
Quelques conseils pour limiter les polluants :
- Bannir les revêtements textiles tels que moquettes, tapis et ce notamment à proximité des points d’eau (risque de développement de moisissures).
- Pour l'achat de tout produit de construction ou décoration, tenir compte de l'étiquette environnementale et privilégier les produits étiquetés A+.
- Lors de l'achat ou du renouvellement de mobilier, privilégier des meubles peu émissifs, en choisissant les 2 écolabels officiels : écolabel européen et NF Environnement.
- Les émissions de polluants des objets sont très fortes juste après leur fabrication et ce, pendant une certaine durée. Privilégier des objets d'occasion permet d'éliminer cette phase très émissive. Il est possible d'acheter des objets de récupération en bon état (sur des sites comme leboncoin, Emmaüs, ressourceries...)
- À réception d'un objet neuf, le déballer dehors et jeter immédiatement l'emballage. Idéalement, le stocker dans une pièce ventilée, chauffée mais non occupée, pendant au moins 4 semaines, avant de l'introduire dans une pièce occupée, afin de laisser émaner une partie des composés organiques volatils (COV) susceptibles de dégrader la qualité de l’air intérieur.
- Privilégier la robustesse d’un objet. Ceci limitera le remplacement fréquent des équipements et donc la phase l a plus émissive post-fabrication.
- Privilégier des matériaux bruts ou naturels : le mobilier en bois massif, ou de classe E1 (faible émission : à vérifier sur la fiche technique auprès du revendeur), brut ou revêtu de vernis ou de peintures à l’eau ou acrylique.
Eviter :
-
- le bois aggloméré, médium, contreplaqué (sauf si classe E1 au moins)
- les meubles en PVC ou recouverts de PVC qui contiennent des phtalates (perturbateurs endocriniens)
- Pour les fournitures ou les loisirs créatifs, il est recommandé de choisir des produits peu émissifs (écolabel européen, NF Environnement, Der Blaue Engel, Nordic Environment, Öko-test...).
Pour un matériau émettant des polluants pendant 50 ans, la moitié des émissions ont lieu la première année, d'où l'impact négatif des produits neufs sur la qualité de l'air intérieur.
Depuis le 1er janvier 2012, les nouveaux produits de construction et de décoration mis à disposition sur le marché doivent porter une étiquette, placée sur le produit ou son emballage, indiquant leur niveau d’émission en polluants volatils une fois mis en œuvre. Cette obligation, étendue à l’ensemble des produits mis sur le marché depuis le 1er janvier 2013, couvre les revêtements de sol, mur ou plafond, les cloisons et faux plafonds, les produits d’isolation, les portes et fenêtres ainsi que les produits destinés à leur pose ou préparation. Les caractéristiques d’émission de substances sont formalisées selon une échelle de quatre classes, de A+ à C, la classe A+ indiquant un niveau d’émission très peu élevé et la classe C un niveau d’émission élevé.
Les auto-déclarations environnementales (étiquetage environnemental de type II, norme ISO14021), sont des allégations environnementales faites sous la responsabilité du fabricant ou du distributeur. Contrairement aux écolabels, elles ne nécessitent pas de contrôle par une tierce partie indépendante. Elles ne sont donc pas une garantie. Il est par conséquent plus prudent de se tourner vers les écolabels officiels.
Favoriser un entretien écologique
3 bonnes raisons de passer au nettoyage écologique :
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pour la santé : les produits d’entretien sont des produits chimiques qui peuvent avoir un impact sur la santé . C’est particulièrement le cas des parfums de synthèse (donnent une odeur au produit) : ils sont donc à éviter.
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pour l’environnement : ces produits chimiques vont se retrouver dans l’eau après leur utilisation et peuvent avoir alors un impact sur l’environnement. Il faut aussi les fabriquer : leur fabrication nécessite de l’eau, de l’énergie, du pétrole, crée des déchets…
-
pour le budget : l’achat de produits a un coût pour la famille. C’est pourquoi il est important de bien respecter les doses indiquées et de limiter leur utilisation .
Plusieurs pistes d'amélioration peuvent être envisagées :
- Dans l'idéal, utiliser un nettoyeur vapeur adapté pour éviter le recours à des produits chimiques
- Privilégier l'utilisation de microfibres qui limitent l'usage de l'eau
- Utiliser les produits d’entretien conformément aux instructions d’emploi (pas de mélange, pas de surdosage).
- Favoriser les produits multi-usages : utiliser le moins de produits possibles pour éviter les mélanges de composants chimiques par mise en suspension de micro-gouttelettes ou vapeurs.
- Éviter les pictogrammes de danger. Un document pour mieux les connaitre...
- Éviter les parfums (responsables d'allergies) : la présence de parfum est généralement indiquée sur l’emballage. À défaut, la présence de terpènes pourra être recherchée dans la composition du produit. Exemples : limonène, α-pinène, camphène, terpinolène, citronellol, eucalyptol, etc.
- Privilégier l'écolabel européen (label officiel).
Il vaut mieux limiter l'achat d'eau de Javel et réserver son usage à des besoins spécifiques et ponctuels (l'éradication de moisissures par exemple) .
Quelques règles d'or sont à respecter si vous en utilisez :
- utiliser l'eau de Javel sur des surfaces propres (l'eau de Javel désinfecte mais ne nettoie pas) ;
- ne pas utiliser l'eau de javel sur un autre produit (dégagement chloré) ;
- ne pas chauffer l'eau de Javel ;
- stocker l'eau de javel à l'écart de tout produit contenant des acides (détartrant) ou de l'ammoniac.
- Limiter le nombre de composants par produit : les produits simples et peu chers type vinaigre blanc, savon noir, bicarbonate de soude sont à privilégier.
- Privilégier le nettoyage à la désinfection (une désinfection trop fréquente peut entraîner le développement de bactéries résistantes de la même manière que l'utilisation inappropriée d'antibiotiques).
- Privilégier les désinfectants à base d’oxygène actif ou d'acide lactique , labellisés EcoCert ou Nature et Progrès . Les produits de désinfection ne sont pas couverts par l’écolabel européen ; cependant, il est recommandé de choisir des produits non étiquetés « produits dangereux » et ne contenant pas de substances CMR (cancérigène, mutagène et reprotoxique) .
Il est important de ranger les matériels et produits utiles à l’entretien dans un local fermé, approprié et ventilé.
Les règles à connaître pour ne pas mélanger, bien utiliser et stocker les produits : produits d'entretien : comment bien les utiliser - CDG 38
En France, environ 40 % du parc résidentiel est contaminé par des moisissures, ce qui représente plus de 9 millions de logements à l’échelle nationale, parmi lesquels plus de 610 000 présentaient des contaminations visibles de plus de 1m². Les moisissures ont des effets avérés sur la santé (allergies respiratoires, infections fongiques, toxi-infections).
Pour les éliminer, il est impératif de respecter des bonnes pratiques.
D’une manière générale, il faut éviter de camoufler les moisissures par de la peinture ou par la pose de nouveaux revêtements (bâche, cartons, ...). Il faut également éviter toutes les pratiques susceptibles de mettre en suspension des particules telles que :
- le grattage à sec des moisissures ;
- le recours à un aspirateur ménager ;
- l’utilisation de nettoyeurs sous pression qui participent au détrempage du matériau et donc au développement des moisissures
Ce guide vous donne la méthodologie à suivre en cas de contamination
Pour aller plus loin, fabriquer soi-même ses produits d'entretien :
On trouve aujourd'hui de nombreuses recettes faciles à mettre en œuvre à base de produits simples.
renvoi vers fiches QAI en ressources
Tout savoir sur les labels environnementaux
Guides ressources :
Des questions
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